Projet

Conservation-restauration des Biens Culturels

Perméabiliser les frontières entre l’université et les musées

Composante : UFR Histoire de l’art et Archéologie
Porteuse de projet : Élodie LÉVÊQUE

Public : Étudiants en conservation-restauration Licence et Master
Période : 2023 et suivantes
 

Elodie Lévêque

Un enjeu grandeur nature :

« L’accès à un terrain ‘en dimension réelle’ place les étudiants en situation de responsabilité et dynamise leur inventivité dans la recherche de solutions » 

Élodie Lévêque 

Contexte et démarche projet 

Au cours de leur cursus, les étudiants en conservation-restauration, sont amenés à exercer leurs compétences pratiques. Afin que cette étape soit réellement formatrice, il est crucial que cet entrainement puisse se faire sur des œuvres réelles. Elodie Lévêque a tout d’abord cherché à faire venir ces œuvres dans les salles de cours de l’université dans une logique d’enrichissement des travaux dirigés. Si cette d démarche permettait bien d'aborder certains aspects de la mise en situation en contexte réel, elle restait toutefois incomplète. Les étudiants doivent aussi pouvoir aborder le travail de chantier des collections en travaillant in situ dans les musées. 

Elodie Lévêque a donc choisi d’inverser la logique : plutôt que de faire entrer les œuvres à l’université, il était plus judicieux et plus enrichissant de faire entrer les étudiants dans le musée. C’est de là qu’est née l’idée d’un Chantier-école. Pour que cette idée devienne réalité, l’enseignante a tissé un réseau dans les institutions culturelles parisiennes et régionales. Un dossier a été déposé auprès de la DRAC afin d’obtenir leur aval. Pour financer le projet, l’enseignante a su trouver un mécénat privé. L’APPN de l’université a par ailleurs permis à l’enseignante de libérer du temps pour la définition et le suivi du projet pédagogique. 

Objectifs pédagogiques 

Pour cette année un terrain d’accueil des jeunes a été définit en synergie avec le Musée du Domaine royal de Marly. Afin d’accomplir leur mission, les étudiants ont passé cinq journées entières au musée entre le 9 et le 14 juin. L’activité, séquencée en plusieurs étapes, doit leur permettre d’acquérir des compétences manuelles, mais également décisionnelles, organisationnelles et déontologiques. Cette expérience immersive leur fait donc découvrir toute la palette des métiers de la conservation-restauration et les aide à se positionner pour leurs activités professionnelles futures. Le chantier leur ouvre également un réseau de relations au sein du musée et constitue un premier point d’appui dans l’institution culturelle, un point d’entrée précieux car il est susceptible de devenir un tremplin pour leur insertion professionnelle. 

Définition du Chantier-école 

Le Chantier-école prolonge le travail effectué dans l’atelier d’Arts Graphiques de Paris 1 au premier et second semestre et offre une transition entre l’université et le musée. Pour cette première année, la mission des étudiants porte sur la préservation des dessins de la Collection Guillaumot, un architecte français connu pour son travail de préservation des monuments historiques. Son lien avec Marly réside dans la collection de dessins qu'il a réalisée, représentant divers aspects de ce domaine, un ancien château et parc royal près de Versailles. Cette collection, conservée au Musée du Domaine royal de Marly, offre une précieuse documentation sur son architecture et ses jardins et témoigne de l'intérêt de Guillaumot pour l'histoire des monuments. 

La mission des sept étudiants de Licence et Master impliqués dans le chantier consiste à inventorier les œuvres, examiner l'état de 300 dessins de la collection Guillaumot, incluant des œuvres sur papiers transparents, des pastels, des aquarelles, ainsi que des dessins à l'encre et au crayon et à les dépoussiérer. L'objectif : proposer et planifier le conditionnement de ces dessins pour assurer leur préservation à long terme et leur exposition en rotation dans les salles du musée. 

  Activités réalisées 

Les étudiants issus des filières Arts Graphiques et Livre ont été amenés à réaliser plusieurs activités en grandeur réelle sur cette collection :

  • Inventaire des œuvres : les étudiants ont inventorié chaque dessin, en notant les informations essentielles telles que l'auteur, la date, le titre et les dimensions. 
  • Constats d'état : une évaluation sommaire de l'état de chaque dessin a été réalisée pour identifier les besoins de conservation. 
  • Dépoussiérage : l'ensemble des œuvres a été soigneusement dépoussiéré pour prévenir toute détérioration supplémentaire (la poussière fournissant un substrat nutritif aux moisissures et générant une acidité dans le papier). Le dépoussiérage s’est fait à l’aide de brosses douces, de chiffons microfibres, et de gommes-éponges en latex. 
  • Plan de reconditionnement : un plan de reconditionnement des dessins en passe-partout a été élaboré, incluant la prise des mesures nécessaires pour commander les matériaux appropriés, dans des cartons à réserve alcaline. 

Bilan et perspectives 

L’intervention a permis de dresser un état des lieux précis de la collection, mettant en lumière les priorités en matière de conservation et le temps nécessaire à la restauration des dessins en vue de leur montage en passe-partout. Les étudiants ont acquis une expérience précieuse en manipulant des œuvres et ils ont renforcé leurs compétences techniques, organisationnelles et leur compréhension de la déontologie professionnelle. Ce Chantier-école a ainsi enrichi leur formation tout en jetant les bases d'une insertion professionnelle solide. Les résultats ont permis de planifier dès cette année deux Contrats jeunes diplômés grâce à un projet d'insertion professionnelle financé par un établissement bancaire. 

A travers cette expérimentation pédagogique, l’enseignante a pu modéliser une démarche pérenne qui sera reproduite dans les années à venir. 

Pour l’université, ce projet marque également un pas supplémentaire dans la collaboration avec les musées : un lien avec le terrain dont l’UFR Histoire de l’Art et Archéologie de Paris 1 Panthéon-Sorbonne a toujours eu le souci. 

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