Projet

Licence à distance en Arts plastiques

Entre théorie et pratique

Composante : EAS - École des Arts de la Sorbonne
Porteurs de projet : Pierre JUHASZ et Aurélie HERBET
Public : L1, L2, L3 Arts plastiques à distance
Période : 2022-2023 et suivantes

 

Pierre Juhasz et Aurélie Herbet

Essaimer sur le long terme
« Certains étudiants ne peuvent pas suivre le cursus ordinaire pour des raisons d’éloignement géographique, de santé ou d’engagement professionnel. Il est essentiel de leur permettre de rebondir et de réaliser leur projet d’études artistiques »
Pierre JUHASZ et Aurélie HERBET


Présentation de la formation

 

 

Contexte

Depuis plus de quarante ans l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne est partenaire du CNED pour une formation à distance débouchant sur un diplôme de Licence délivré par notre université. Le CNED ayant souhaité mettre fin à ce partenariat historique, l’équipe pédagogique porteuse du projet s’est démenée pour qu’un dispositif entièrement internalisé à Paris 1 puisse continuer d’exister : trouver les ressources, penser le cadre contractuel, assurer la mise en place des services associés.

Démarche projet

L’ouverture d’un dispositif complet d’accompagnement dédié à ces étudiants à distance supposait une réflexion préalable sur le modèle économique de cette nouvelle offre de formation. La modélisation de l’ensemble des coûts a été une première étape de la démarche. Elle a été menée en parallèle des discussions sur les conditions de sorties du partenariat historique. Un rétroplanning idéal a pu être établi qui pouvait satisfaire les deux parties et le principe d’une internalisation de cette Licence a été voté en CFVU.
Suite à cette étude de faisabilité, la mise en œuvre proprement dite a pu commencer. Une offre de formation à distance suppose un questionnement global sur le cadre et les moyens spécifiques d’accompagnement autour du dispositif. Quel modèle de rémunération et de cession de droit d’auteur retenir pour les fascicules de cours édités au format numérique ? Comment décrire et prendre en compte les actions pédagogiques spécifiques à l’enseignement distanciel ? Comment faciliter les conditions d’études de ces nouveaux apprenants ? Comment la composante peut-elle absorber des tâches de scolarité qui ne sont pas strictement identiques à celles requises pour l’enseignement présentiel ?
Toutes ces questions ont nécessité un appui de la gouvernance de l’université et du pôle juridique, un dialogue inter-service précis et patient ainsi qu’un support stratégique et technique des services informatiques et numériques. Ce n’est qu’à l’issue d’une longue période de concertation que le démarrage concret du dispositif a vu le jour.

Dispositif mis en œuvre

Au niveau stratégique, la pré-étude a montré qu’il était opportun et prudent de créer deux nouveaux postes dédiés au dispositif pour faire face aux défis de l’enseignement à distance : un poste de catégorie B pour le suivi de la scolarité et un poste de catégorie A pour l’assistance utilisateur et l’intégration des contenus.
Pour la partie technique, la composante a mis en place une plateforme spécifique pour ces étudiants avec l’appui de du Service informatique et du Service des usages numériques. Un design adapté a été réalisé ainsi que le maquettage des espaces de cours. Les ingénieurs pédagogiques ont préconisé un accompagnement renforcé : module de pré-rentrée, outils motivationnels, centre de ressources etc.
Du côté des enseignements, les étudiants disposent de fascicules de cours et de visioconférences régulières. Un forum centralisé comportant des fils de discussions thématiques est proposé. L’équipe prévoit d’ajouter l’an prochain des podcasts et un espace dédié à la publication des travaux d’étudiants. Les inscrits peuvent également prendre rendez-vous pour un suivi personnalisé et participer au regroupement en présence ou suivre ce regroupement en mode distanciel si le déplacement est impossible.
Pour ce qui est de l’évaluation, la vingtaine de devoirs proposés au fil de l’année ne sont pas obligatoires sauf pour les étudiants boursiers qui doivent justifier leur assiduité. La correction comporte d’une part un « corrigé type » pour les matières théoriques et d’autre part des notes de synthèse faisant état des principaux défauts et points positifs relevés dans l’ensemble des copies remises. Le contrôle terminal a lieu en une seule fois pour les deux semestres de l’année et se tient au mois de mai. Un rattrapage est ouvert en juin pour les étudiants n’ayant pas validé leur année lors de la session de mai.

Données statistiques

Avec les habitudes prises pendant le confinement et la sélection via parcours-sup, cette proposition d’enseignement à distance attire un nouveau public d’étudiants jeunes qui pourraient tout à fait suivre un parcours présentiel mais choisissent délibérément la distance ou y sont contraints faute de réponses positives sur d’autres établissements. Ce constat laisse penser que la fonction qu’occupe la formation à distance dans le paysage de l’enseignement supérieur français s’est déplacée ces dernières années - l’année 2020 ayant été un accélérateur notable de cette transformation. Nombre d’étudiants inscrits sont parisiens et ont opté pour la distance pour avoir plus de souplesse. Pour autant, les étudiants adultes en reprise d’étude, éloignés et/ou empêchés continuent de profiter de ce dispositif. Les étudiants boursiers représentent 30% de l’effectif et le public est très largement féminin.

Répartition par classes d'âge : 18-25 ans = 78%, 24-30ans = 10%, 30 ans et plus = 12%

Répartition par zone géographique : Paris et IDF = 42%, France métropolitaine (hors Paris et IDF) = 49%, Outremer = 3%, Autres pays = 6%

Genre : Femmes =80%, Hommes =20% - Etudiant Boursiers = 30%

Bilan du projet à mi parcours

Côté participation, comme dans toute formation à distance, on constate que de nombreux étudiants ne se manifestent pas durant l’année. Ceux qui s’investissent le font dès le début de la formation. Ce sont aussi ces étudiants motivés qui prennent l’initiative de créer des espaces de partage entre étudiants et qui y participent activement. Ils représentent un petit noyau de 10% d’inscrits qui sont les moteurs de la dynamique collective. A côté de ce peloton de tête, les outils statistiques disponibles révèlent que, seuls 10% des étudiants ne se sont jamais connectés à la plateforme pédagogique.
Entre ces deux extrêmes, la plupart des étudiants sont fragiles et leur assiduité est volatile. Si la moitié de l’effectif – voire plus – s’est bien rendu aux réunions de pré-rentrée, le suivi en direct des sessions de cours en visioconférence s’essouffle à la fin du premier semestre. Néanmoins, les documents de cours en PDF sont très largement téléchargés quelles que soient les disciplines considérées.
Côté évaluation formative, les étudiants attendent les dates de remise conseillées pour déposer leurs copies à la correction. Sur le premier devoir on constate 90 remises à la date conseillée ce qui est très encourageant dans un contexte de formation à distance et compte tenu de l’absence de contrôle continu. La remise des devoirs, rappelons-le, n’est pas obligatoire, sauf pour les 30% d’étudiants boursiers.

Pistes d'amélioration

L’information aux étudiants en septembre / octobre a été compliquée pour cette première année. Il y a des points à améliorer et anticiper sur le guidage administratif et pédagogique : documents synthétique, foire aux questions, mini capsules vidéo thématiques pour la pré-rentrée. Les étudiants sont en demande d’information sur de nombreux éléments : l’accès aux cours en présence, les bibliothèques, les associations étudiantes, les aménagements pour le handicap, les modalités de paiement, le déroulé des épreuves terminales... Ils cherchent également des conseils pédagogiques sur le matériel, les rythmes de travail, le volume attendu pour les dissertations, les ouvrages dont la lecture est recommandée etc.

Conclusions

Souvent éloignés de la culture académique et peu confiants dans leurs capacités de réussite, ces étudiants, majoritairement très jeunes, ont un réel besoin de bienveillance et d’encouragement pour s’engager pleinement dans leur parcours d’étude. Ce projet phare à Paris 1 peut servir de modèle pour d’autres initiatives similaires.

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